03/10/2009

"Salut saloperie de gaucher !"
(forme ancestrale de bienvenue chez les bûcherons escrimeurs finlandais)


Être gaucher n'est pas, malgré le latin, un sinistre.
Être gaucher contrarié non plus. C'est juste une petite contrariété, un petit souci.
Une question d'équilibre. D'équilibre à retrouver... du moins l'espérer, même si les connexions neuronales sont maintenant bien entortillées, mises en bordel depuis longtemps. Avec toute la myéline qu'il faut.
Devenir un gaucher contrarié, ça a surtout été une façon d'être plongé très tôt dans la fiction, dans le déplacement de l'écrit. L'écart au corps. La main naturelle se tend, se saisit du stylo qui doit servir à graphier les mots, à apprivoiser ce nouveau rapport au monde, mais l'autre main, de cette part un peu abandonnée de soi, un peu mise de côté, cette autre main que l'on dit si "maladroite", "gauche", par obligation, s'empare de ce stylo, d'autor, pour dire qu'il faut écrire droit.
D'une main l'autre, il reste cette impression de doublage légèrement décalé (le temps d'un passage de main) mais suffisamment pour que l'œil et l'oreille ne puissent s'y habituer, compenser.
Alors à la question : esprit global ou analytique ?
Je réponds : fictionnel.

1 commentaire:

Maudkl a dit…

Sais-tu que chez une grande partie des gauchers certaines fonctions sont "harmonieusement" réparties sur les 2 hémisphères, tandis que chez les droitiers elles sont bien rangées sectorisées séparées... Ainsi un accident cérébral touchant l'hémisphère gauche chez un droitier le rendra complètement aphasique, mais pas toujours chez un gaucher, le centre du langage étant "réparti" sur les 2 hémisphères, il lui en restera suffisamment...le langage... l'écriture... (on demande toujours à la famille d'un patient qui vient pour une hémiplégie droite, donc dontl'hémisphère gauche est lésé : est-il droitier ou gaucher? Mais pas pour la perte de sa motricité...)