tête à l'air

Un patriote de sept ans

Que l'école de la République fasse apprendre la Marseillaise à des enfants de 7-8 ans pour qu'ils crachent de la vapeur un matin froid et humide de 11 novembre, amène dans le quotidien le doux et cristallin chantonnement des sillons sanglants de la vengeance. Une histoire de playmobil, de guerre entre les égyptiens et les gaulois, entre les vikings et les romains, peut déclencher le doux frou-frou de l'exhortation à s'étriper. Ces moments de communion nationale se multiplient et impliquent, pour que la paix règne sur le foyer, quelques censures : "pas maintenant, j'écoute de la musique, pas maintenant, on mange..." Alors il reste un lieu où le patriote de sept ans, avec délectation, laisse libre cours à son expérimentation du sentiment fort d'identité nationale française : les chiottes.