11/12/2009

Trop bien !

Même si depuis ce matin France Inter me saoule avec le corps malade de Johnny, même si le thermomètre va bientôt moins faire le malin alors qu'à la maison il a eu tendance cette semaine à grimper, même si tout ce qu'on veut qui ne manque pas, ce matin, j'ai eu ce bonheur là : lire à voix haute le chapitre 2 d'Angèle ma Babayaga de Kerménéven à des enfants de 7 à 10 ans qui ne connaissaient que le premier chapitre lu par "la maîtresse".
Et ils m'ont tout offert.
Les corps, en position d'écoute d'un conte, relâché tout d'abord, près au demi-sommeil, soudain redressés, en alerte, puis de plus en plus tendus avant le relâchement final ; les regards qui me fixent, s'inquiètent, commencent à chercher autour d'eux le soutien, ce qui les rassurera, "la maîtresse" (c'est pour de vrai Madame ?), une copine, un copain ; les rires, parce que c'est beurk, c'est dégueulasse ces yeux dans les bocaux, cette tête de poulain qui traîne ; les petits cris, les ongles dans la bouche parce que c'est beurk, c'est dégueulasse ces yeux dans les bocaux, cette tête de poulain qui traîne ; et puis c'est qui ce monstroteur qu'elle fait venir dans la classe la maîtresse, moi je voulais pas une histoire comme ça ; et le mot qui sauve-soupir, "cauchemar".

Après il y a eu les questions sur les monstres, la peur, l'écriture et le plaisir pris à écrire.
Oh oui (à entendre de façon ogriffiante le "oh oui!"), j'ai adoré écrire ce passage, le peaufiner, le lisser, le lire à voix haute, le tester, j'ai adoré imaginer et espérer ce que ce matin deux classes d'enfants m'ont offert en toute beauté.

Alors oui, ça aide à supporter ces histoires de johnniesque hernie coloniale infectée après opération de reconduite aux frontières de la çonnerie !

Aucun commentaire: