Le baiser scène 1
Le matin est froid ; les baisers sont chauds. Un peu de vapeur s'échappe des lèvres quand les langues se cherchent autrement.
Il gèle et les bras croisés, les mains vont se réchauffer dans les poches arrières du jean. Se tenir serrer.
Quand leurs visages s'écartent, les mots semblent doux, comme les doigts sur les joues. Il y a aussi les regards jetés autour, des yeux d'ados qui cherchent amusés ce qui va déranger le passant. Sensualité matinale, publique. Pas sur un banc, non, sous un abri de tram.
Les portes se referment, la rame se lance en petites saccades, le petit couple immobile s'éloigne doucement. Un monsieur pressé pas beau les dépasse, les regarde en coin et prend, dos tourné, un air choqué, presque écœuré.
Elles ne l'ont pas vu. Dommage.
Alors avoir pour elles le sourire moqueur.
Il gèle et les bras croisés, les mains vont se réchauffer dans les poches arrières du jean. Se tenir serrer.
Quand leurs visages s'écartent, les mots semblent doux, comme les doigts sur les joues. Il y a aussi les regards jetés autour, des yeux d'ados qui cherchent amusés ce qui va déranger le passant. Sensualité matinale, publique. Pas sur un banc, non, sous un abri de tram.
Les portes se referment, la rame se lance en petites saccades, le petit couple immobile s'éloigne doucement. Un monsieur pressé pas beau les dépasse, les regarde en coin et prend, dos tourné, un air choqué, presque écœuré.
Elles ne l'ont pas vu. Dommage.
Alors avoir pour elles le sourire moqueur.
Le baiser scène 2
La nuit est tombée. Il faut renter à la maison sans doute, rassurer les parents. Il faut lui dire au revoir.
Un dernier baiser sur le seuil de la rame, un peu de fumée de cigarette encore dans la bouche.
Passer la carte devant le lecteur, le laisser partir alors que les portes se referment. Et s'asseoir.
Prendre un chewing-gum. Garder sur les lèvres le sourire du baiser d'au-revoir, le laisser s'estomper doucement, le temps de trois arrêts.
Avant le cinquième pourtant, le voilà qui revient. Souvenir ? Arrière-frisson ?
Son regard fixe les portes de la rame par où elle est entrée. Serait-il Superman à rattraper le tram d'un vol léger ?
Le bip de l'arrêt ; l'air comprimé qui expire. Son regard est rallumé, elle tend les mains vers celui qui se penche vers elle et dépose sur ses lèvres un long baiser de retrouvailles.
Deux stations à ne rien se dire sinon en se serrant.
Au septième arrêt, bras dessus bras dessous, ils partent vers le cinéma.
Qui pourrait dire laquelle de ces scènes est fiction ?
Pas moi.
Un dernier baiser sur le seuil de la rame, un peu de fumée de cigarette encore dans la bouche.
Passer la carte devant le lecteur, le laisser partir alors que les portes se referment. Et s'asseoir.
Prendre un chewing-gum. Garder sur les lèvres le sourire du baiser d'au-revoir, le laisser s'estomper doucement, le temps de trois arrêts.
Avant le cinquième pourtant, le voilà qui revient. Souvenir ? Arrière-frisson ?
Son regard fixe les portes de la rame par où elle est entrée. Serait-il Superman à rattraper le tram d'un vol léger ?
Le bip de l'arrêt ; l'air comprimé qui expire. Son regard est rallumé, elle tend les mains vers celui qui se penche vers elle et dépose sur ses lèvres un long baiser de retrouvailles.
Deux stations à ne rien se dire sinon en se serrant.
Au septième arrêt, bras dessus bras dessous, ils partent vers le cinéma.
Qui pourrait dire laquelle de ces scènes est fiction ?
Pas moi.
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