04/04/2010

Orteil tranché talon coupé
Et vair ensanglanté
Les demoiselles aux yeux crevés
Se résignèrent à revêtir
Les cendres de la solitude

3 commentaires:

RC a dit…

L'escarpin fait corps, habille celle qui désire devenir princesse. Si le corps ne convient pas, alors le contraindre, le mutiler, le faire saigner pour entrer dans l'image, son enrobé (seule la Comtesse peut être aux pieds nus).
Escarpin empreinte digitale de l'amour haute couture.
Alors punies soient les usurpatrices qui ont voulu se glisser dans la robe réservée ; de belles colombes leur crèveront les yeux parce qu'elles n'ont pas avec elles la complice Nature qui vous offre en échange de quelques mots abracadabrantesques une robe de bal d'or et d'argent tombée d'un noisetier.

Cendrillon n'est qu'une petite fifille à la Nature qui n'en doutons pas changera de nom en mettant le grappin sur son prince.
Quitter les cendres pour l'or...
Cendrillon pour Oreillon ?

RC a dit…

Et par ailleurs que dire d'une jeune femme qui glisse négligemment son pied dans un escarpin dégoulinant du sang de ses "soeurs".
De l'escarpin rouge à la robe rouge.

RC a dit…

Le Prince, lui, est chasseur cherchant gibier à la mesure de son appétit. Chasseur benêt qui d'abord ne parvient pas à garder entre ses bras l'onde Nature, le corps vif argent de Cendrillon ; mais le Prince finit par trouver le piège de la poix sur l'escalier où se figera un peu de la princesse, un peu de sa seconde peau en escarpin.
Le Prince joue, par son désir, de l'habillé-déshabillé. Dévêtir et revêtir un peu du corps de l'autre pour mieux s'en saisir tout entier. Cendrillon n'a plus alors besoin de sa robe de bal. Son pied seul suffira à la reconnaître tout entière.
Ce que l'on appelle peut-être séduire.