vade retro
Les tentations sont grandes de replonger la main dans la noix de coco. La vie tend des pièges, vient chatouiller les vieux démons au détour par exemple du Cantal. Le fromage, s'entend. Plus particulièrement l'excellent salers.
La scène est simple : constitution d'un plateau de fromage pour amis sur une petite place de marché dans une petite ville bourgeoise du Nord ; un beau camion de marché où l'espace est rentabilisé sans que tout soit entassé. Les fromages s'exposent, d'une beauté presque émouvante. Le plateau se construit lentement, dans le plaisir de la sélection, de l'harmonie des goûts, des consistances, des couleurs... ah, la France, sa profonde identité fromagère... un frémissement de bien être parcours le corps sous le soleil qui n'est plus noirci de nuages épais. La France vraiment est un beau pays, ses places, ses marchés, ses échanges légers entre clients et maraîchers, bouchers, fromagers. Et là, traitreusement, après avoir fait goûter une lamelle de cantal fondant, le fromager constate d'expérience :
- Et encore, c'est meilleur près de la croûte. C'est toujours meilleur près de la croûte !
Non, non, cette vérité soudaine, brutale et bouleversante ne sera pas le titre du prochain roman, non, non, ce ne sera pas non plus la première phrase. Non !
Sois fort petit scarabée !
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