Voltaire !
Mon hôte et ami a écrit un roman sur les derniers jours de Rimbaud, il me montre samedi l'article dans le Libé du jour sur la photo et le lendemain : Rimbaud.
Après le jeu : Nana ? Nana.
Voltaire ? Voltaire.
Là encore ma main ne se pose pas de question et saisit le papier : Voltaire, Article Convulsions, Dictionnaire philosophique. Là vraiment, large sourire intérieur ! Et la question de grammaire : les temps verbaux. Là encore, hier, je me suis dis : revois ça. J'ai revu. Et puis ce matin, je me suis dit : il m'a dit Voltaire alors je rejette un coup d'œil rapide sur Convulsion et Babel... Moins pour retenir que pour raviver.
Mais bon, faut voir : comme pour Rimbaud : cadeau ? pas cadeau ? Lui aussi Voltaire, m'a bien emmerdé cette année et puis je l'ai apprivoisé, un peu. Je sais par un passage en colle avant les épreuves que je dois me fixer sur Voltaire et ses masques.
J'ai trois heures pour tout faire : explication et grammaire. Début laborieux : comment prendre l'article. Je trouve finalement assez vite et au bout de deux heures mon analyse est terminée. Je sais que je tiens 30 minutes avec tout ça. Reste une heure pour tranquillement faire la question de grammaire et utiliser les dicos pour vérifier. Tout est carré. Comme pour la leçon, je sais que je ne peux guère plus. Et pour le coup, pour de vrai, pas de stress.
Début : 11h15 - fin 12h05
Je démarre, intro, et je commence le développement. Un truc me gratte : merde, j'ai oublié de lire le texte. Je ne me démonte pas, je reconnais et je fais une vraie, bonne (là je m'avance) lecture. Puis je reprends. A un moment, je me dis que je suis trop long, je merdouille dans ma tête sur le temps restant, j'accélère pour la question de grammaire et ... je me rends compte que j'ai encore 5 minutes, je ralentis et je conclus en reliant explication et grammaire. Deux minutes avant la fin. Absence du futur dans le texte, mais le futur, c'est le lecteur qui doit faire l'autre moitié du chemin.
Reprise : mon interlocuteur est XVIIIémiste (au moins), c'est clair. Je reconnais quand je ne sais pas (culturellement parlant) et je réponds, j'affine, je corrige : j'ai bon. Mais des points de détail, dixit le monsieur. Puis grammaire avec un autre interlocuteur : j'appréhendais un peu mais je me sens assez solide. Je réponds, je prends le temps, j'ai bon.
Fin et jury tout à fait cordial. Hasard ?Le plus froid : la comparée. Juste avant le tirage de Voltaire j'apprends par une collègue que mon auditeur libre, la veille, était un ponte de la litté comparée... Mon meneur de jury avait peut être des choses à montrer.
Voilà, content de terminer sur cette épreuve.
Hier soir, un peu dans le creux, mais un ami m'appelle ( l'a-t-il senti en me lisant, je le pense) et je me prends une grosse bouffée d'énergie positive ; je termine tranquille mes révisions de grammaire ; j'ai décidé de ne rien revoir en littérature (confiance en ma capacité à prendre en charge un texte court ; faudra voir avec les résultats) . Dodo minuit trente et première nuit complète sans rêver d'avoir la tête en citrouille, de voir des farandoles de choses à ne pas oublier. C'est le réveil qui me fait émerger. Les autre jours, toujours réveillé avant la sonnerie. Et puis, je suis du matin pour réfléchir. Et puis hier j'ai eu le temps de mariner. Dimanche et ce matin, pas le temps. Se lever, les rituels et partir dans un Paris calme, avec le soleil.
Dernière chose : la chance. J'ai eu échos de sujets de leçons plus déstabilisants, sur Rimbaud par exemple. Moi, des sujets assez classiques, des incontournables (même si du coup ce n'est pas forcément un cadeau puisque les attentes sont sans doute plus fortes): les couleurs, Convulsions.
Re dernière chose : expérience humaine demande attitude "humaine". En partant, j'ai remercié tous les appariteurs que j'ai croisés sur mon chemin pour leur accueil. Ils ont été géniaux, ces jeunes (le vieux qui parle) étudiants. Très doux, guidants... Et à voir leurs réactions, c'est clair que ça ne leur arrive pas souvent... (d'être remerciés)
Rere dernière chose : trop drôle quand une étudiante dit à une prof de ne pas commencer à lire le texte avant d'être dans la salle de prep. Le prof n'est qu'un ancien élève !
Bref, terminer sur cette épreuve est cool. L'attente des résultats sera moins longue.
En tous les cas, cette expérience est essentielle pour mon métier, pour me remémorer ce qu'est : passer un écrit, un oral. S'en mettre plein la tête, stresser ou non dans la prep ou dans le passage, passer d'un propos monologue à une situation d'échange, poser la question du sens de sa propre présence. Avoir tout ça en tête pour évaluer les (mes) élèves, pour les aider sans me figer dans des discours préconçus de prof qui a oublié ce qu'ont été sa scolarité, son rapport aux examens, à la pression. Donc à l'école. Normal, on n'en est jamais sorti ; alors la distance, faut la trouver, la chercher, la vouloir.
Je ne sais pas ce que donneront les résultats, je ne sais pas ce que l'écrit a donné.
Alors en attendant : repos et me projeter sur un plan professionnel et littéraire. Des personnages m'attendent, piaffent. Les retrouver va être bien.
Et fermer cette étonnante (pour moi) parenthèse personnelle sur le blog. (qui sera juste réouverte, entrouverte pour le résultat)
Après le jeu : Nana ? Nana.
Voltaire ? Voltaire.
Là encore ma main ne se pose pas de question et saisit le papier : Voltaire, Article Convulsions, Dictionnaire philosophique. Là vraiment, large sourire intérieur ! Et la question de grammaire : les temps verbaux. Là encore, hier, je me suis dis : revois ça. J'ai revu. Et puis ce matin, je me suis dit : il m'a dit Voltaire alors je rejette un coup d'œil rapide sur Convulsion et Babel... Moins pour retenir que pour raviver.
Mais bon, faut voir : comme pour Rimbaud : cadeau ? pas cadeau ? Lui aussi Voltaire, m'a bien emmerdé cette année et puis je l'ai apprivoisé, un peu. Je sais par un passage en colle avant les épreuves que je dois me fixer sur Voltaire et ses masques.
J'ai trois heures pour tout faire : explication et grammaire. Début laborieux : comment prendre l'article. Je trouve finalement assez vite et au bout de deux heures mon analyse est terminée. Je sais que je tiens 30 minutes avec tout ça. Reste une heure pour tranquillement faire la question de grammaire et utiliser les dicos pour vérifier. Tout est carré. Comme pour la leçon, je sais que je ne peux guère plus. Et pour le coup, pour de vrai, pas de stress.
Début : 11h15 - fin 12h05
Je démarre, intro, et je commence le développement. Un truc me gratte : merde, j'ai oublié de lire le texte. Je ne me démonte pas, je reconnais et je fais une vraie, bonne (là je m'avance) lecture. Puis je reprends. A un moment, je me dis que je suis trop long, je merdouille dans ma tête sur le temps restant, j'accélère pour la question de grammaire et ... je me rends compte que j'ai encore 5 minutes, je ralentis et je conclus en reliant explication et grammaire. Deux minutes avant la fin. Absence du futur dans le texte, mais le futur, c'est le lecteur qui doit faire l'autre moitié du chemin.
Reprise : mon interlocuteur est XVIIIémiste (au moins), c'est clair. Je reconnais quand je ne sais pas (culturellement parlant) et je réponds, j'affine, je corrige : j'ai bon. Mais des points de détail, dixit le monsieur. Puis grammaire avec un autre interlocuteur : j'appréhendais un peu mais je me sens assez solide. Je réponds, je prends le temps, j'ai bon.
Fin et jury tout à fait cordial. Hasard ?Le plus froid : la comparée. Juste avant le tirage de Voltaire j'apprends par une collègue que mon auditeur libre, la veille, était un ponte de la litté comparée... Mon meneur de jury avait peut être des choses à montrer.
Voilà, content de terminer sur cette épreuve.
Hier soir, un peu dans le creux, mais un ami m'appelle ( l'a-t-il senti en me lisant, je le pense) et je me prends une grosse bouffée d'énergie positive ; je termine tranquille mes révisions de grammaire ; j'ai décidé de ne rien revoir en littérature (confiance en ma capacité à prendre en charge un texte court ; faudra voir avec les résultats) . Dodo minuit trente et première nuit complète sans rêver d'avoir la tête en citrouille, de voir des farandoles de choses à ne pas oublier. C'est le réveil qui me fait émerger. Les autre jours, toujours réveillé avant la sonnerie. Et puis, je suis du matin pour réfléchir. Et puis hier j'ai eu le temps de mariner. Dimanche et ce matin, pas le temps. Se lever, les rituels et partir dans un Paris calme, avec le soleil.
Dernière chose : la chance. J'ai eu échos de sujets de leçons plus déstabilisants, sur Rimbaud par exemple. Moi, des sujets assez classiques, des incontournables (même si du coup ce n'est pas forcément un cadeau puisque les attentes sont sans doute plus fortes): les couleurs, Convulsions.
Re dernière chose : expérience humaine demande attitude "humaine". En partant, j'ai remercié tous les appariteurs que j'ai croisés sur mon chemin pour leur accueil. Ils ont été géniaux, ces jeunes (le vieux qui parle) étudiants. Très doux, guidants... Et à voir leurs réactions, c'est clair que ça ne leur arrive pas souvent... (d'être remerciés)
Rere dernière chose : trop drôle quand une étudiante dit à une prof de ne pas commencer à lire le texte avant d'être dans la salle de prep. Le prof n'est qu'un ancien élève !
Bref, terminer sur cette épreuve est cool. L'attente des résultats sera moins longue.
En tous les cas, cette expérience est essentielle pour mon métier, pour me remémorer ce qu'est : passer un écrit, un oral. S'en mettre plein la tête, stresser ou non dans la prep ou dans le passage, passer d'un propos monologue à une situation d'échange, poser la question du sens de sa propre présence. Avoir tout ça en tête pour évaluer les (mes) élèves, pour les aider sans me figer dans des discours préconçus de prof qui a oublié ce qu'ont été sa scolarité, son rapport aux examens, à la pression. Donc à l'école. Normal, on n'en est jamais sorti ; alors la distance, faut la trouver, la chercher, la vouloir.
Je ne sais pas ce que donneront les résultats, je ne sais pas ce que l'écrit a donné.
Alors en attendant : repos et me projeter sur un plan professionnel et littéraire. Des personnages m'attendent, piaffent. Les retrouver va être bien.
Et fermer cette étonnante (pour moi) parenthèse personnelle sur le blog. (qui sera juste réouverte, entrouverte pour le résultat)
2 commentaires:
Super, c'est fini ! Maintenant, on va pouvoir boire !!!
Et tout à l'heure, après trois jours de régime pâtes ceci, pâtes cela, je me suis pris en terrasse ensoleillée un superbe et excellent magret sauce miel-thym ! Le tout accompagné d'un petit vin chilien...
Bonheur !
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