29/12/2010

La marche solitaire apprend à faire confiance au lièvre ou au lapin, à suivre leurs traces sur les sentiers cachés sous la neige mais que leurs pattes redessinent, à peine enfoncées. Elles prennent parfois un petit raccourci, coupent la trajectoire courbe, l'épingle mais retombent toujours sur la bonne pente, jusqu'au terrier, jusqu'à la rencontre du prédateur. Et là, quand la trace se perd ou bien s'affole ou s'ensanglante, il faut alors apprendre à revenir sur ses pas quand le vent, la neige en petits flocons, les arbres sans balises tatouées vous offrent la possibilité de vous perdre petit Poucet à l'orée de la nuit.





Ce jour-là, pas d'oie migratrice, mais ce sang et la contemplation qui fut la mienne me firent prendre ensuite une mauvaise ligne de crête, ligne sans trace le long de laquelle, près d'une heure durant, mon souffle s'est perdu, mes muscles se sont crispés, tétanisés, avant de battre en retraite, le cœur battant affolé de l'effort fourvoyé.

2 commentaires:

Marion a dit…

Perceval, c'est toi ?

RC a dit…

A peau d'lapin... !