Convocation 9h15 ce matin. Tête en chou-fleur. Nuit un peu agitée. Ils sont tous là dans la tête et je n'ai qu'une hâte : tous les virer sauf un, l'auteur que je tirerai au sort. J'ai marché, deux kilomètres, dans un Paris soleil matinal et tranquille.
Une demoiselle nous guide, les convoqués de 9h15 et me dépose devant ma salle. Une enveloppe m'est tendue. J'ai décidé d'avoir un geste sûr. Ma main prend le papier de gauche. Je déplie : Rimbaud - Les couleurs.
Tout de suite des tempéraments se distinguent, dont ceux qui gardent les usuels pour eux, qui s'y accrochent, bouchons dans les oreilles...
Une demoiselle nous guide, les convoqués de 9h15 et me dépose devant ma salle. Une enveloppe m'est tendue. J'ai décidé d'avoir un geste sûr. Ma main prend le papier de gauche. Je déplie : Rimbaud - Les couleurs.
D'une certaine façon je me dis : la chance est là. J'ai apprivoisé Rimbaud, je m'y suis glissé.
Installation dans la salle de préparation pour six heures.Tout de suite des tempéraments se distinguent, dont ceux qui gardent les usuels pour eux, qui s'y accrochent, bouchons dans les oreilles...
De mon côté j'explore et au bout de trois heures, la tension monte. Putain, j'ai pas la notice du mécano. La chance a tourné, vent mauvais. Le contenu ne me bride pas, juste le cadre, le fil à tendre. 13 heures, rien, toujours. Je ne veux pas lâcher, je ne veux pas me lancer sans un fil qui me guide, me convainque. Je tourne autour, je le sais. Et puis un mot, qui crève les yeux depuis le début et qui tout à coup déroule tout : lyrique. Le plan est enfin construit au bout de quatre heures : la tension se relâche, mais... revient. Le vent a encore tourné, faut que le sirocco, cette fois , je l'aie bien dans le dos, qu'il pousse. Plus que deux heures pour tout dérouler, le contenu, les exemples, les post-it, l'intro, la conclusion. Tête qui tourne un peu et finalement j'arrache 5 minutes pour me relire vaguement.
Une demoiselle nous appelle. Nous guide vers nos salles. Les jurys attendent. Moi, j'ai oublié mon papier avec le sujet... un appariteur doit retourner le chercher à ma table... mais la dame qui m'accueille est avenante, rassurante. Je ne suis pas anxieux. Je sais que j'ai une matière, qui vaut ce qu'elle vaut mais j'aurai à cœur de la défendre. Je note le temps : 15h32-16h12. Pas plus !
Je pars, je démarre et à 16h12 le dernier mot, la conclusion, Rimbaud, les yeux bleus, la photo retrouvée, le sépia. Article dans libé d'hier...
La reprise : ça enchaîne, difficile de me reconnecter et finalement je saisis que le membre du jury veut me faire dire que le ciel vert-chou, c'est dieu qui pète !
Fin de l'entretien, pas sur le pet, mais sur l'étymologie de couleur, sa racine indo-européenne (que je ne connais pas) qui le rapproche eucalyptus, apocalypse : les couleurs voilent le monde pour les philosophes de l'Antiquité. Pensez-vous que pour Rimbaud c'est le cas ? Oui. La couleur chez Rimbaud fait écran et demande un dévoilement, l'autre-couleur, l'outre-couleur (Bonnefoy).
Je sors, j'embarque le livre alors qu'il faut le laisser, je le redescends...
Voilà. Je ne sais pas. J'ai fait au mieux. Première chose que je dis à mes élèves : ne faites pas des visages, des attitudes du jury un indice de réussite. Alors même s'il m'a semblé lire des choses, je me garde d'en faire des indices. J'aurai confirmation ou infirmation au moment des résultats.
Prochaine convocation : mardi 13H00 pour évoquer des destinées féminines.
La reprise : ça enchaîne, difficile de me reconnecter et finalement je saisis que le membre du jury veut me faire dire que le ciel vert-chou, c'est dieu qui pète !
Fin de l'entretien, pas sur le pet, mais sur l'étymologie de couleur, sa racine indo-européenne (que je ne connais pas) qui le rapproche eucalyptus, apocalypse : les couleurs voilent le monde pour les philosophes de l'Antiquité. Pensez-vous que pour Rimbaud c'est le cas ? Oui. La couleur chez Rimbaud fait écran et demande un dévoilement, l'autre-couleur, l'outre-couleur (Bonnefoy).
Je sors, j'embarque le livre alors qu'il faut le laisser, je le redescends...
Voilà. Je ne sais pas. J'ai fait au mieux. Première chose que je dis à mes élèves : ne faites pas des visages, des attitudes du jury un indice de réussite. Alors même s'il m'a semblé lire des choses, je me garde d'en faire des indices. J'aurai confirmation ou infirmation au moment des résultats.
Prochaine convocation : mardi 13H00 pour évoquer des destinées féminines.
1 commentaire:
j'allais appeler pour savoir... je crois que tu pourras pas m'en dire plus :-) m.... pour mardi et que tess soit avec toi (ou pas)
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