Emmanuel Laugier
FOR
(éditions Argol )
FOR
(éditions Argol )
J'ai lu, il y a deux trois ans, "Son corps flottant" d'Emmanuel Laugier. Fidèle au tableau noir de mes lectures (quand chaque lecture vient effacer la précédente), je ne me souviens plus précisément du recueil, mais je me souviens d'un état de lecture, d'un chemin emprunté dans une langue (de poèmes) qui m'a happé par une façon d'articuler les mots, de rompre le vers tout en le déroulant avec évidence.
En me lançant dans son dernier ouvrage, FOR, ma mémoire s'est trouvé sollicitée par ce parfum d'écriture, comme très récemment elle a pu l'être dans une ellipse olfactive fabuleuse. Traversant un jardin d'école maternelle, j'ai stoppé net au croisement de deux petites allées. Il faisait chaud, le soleil de midi tapait et une odeur a créé une sorte de court-circuit temporel et spatial qui a fait que durant une fraction de seconde je me suis trouvé, dans l'espace et le temps de ma mémoire en réalité, à la fois dans ce jardin et dans celui de mon enfance (comme l'on dit). L'odeur était là, exacte, corporelle.
Revenu de cet instant, j'ai cherché d'où cette odeur venait, mais autour de moi, rien de visuel n'a raccroché ma mémoire. Je me suis avancé, je suis revenu en arrière et par deux fois, l'odeur m'a saisi, là, à cet endroit précis du monde, sans pouvoir dire d'où elle émanait.
Ce trouble, d'une certaine façon, je l'ai ressenti en me laissant porter par la langue d'Emmanuel Laugier. FOR est un voyage qui au bout d'une dizaine de pages m'a reporté à cette lecture faite qui a laissé trace. FOR est un recueil vertébral plus que cérébral même si la mémoire y est un espace d'exploration privilégié. Ce recueil sans sommaire (mais traversé par la somme, le somme et le sommeil) déroule ses articulations par enjambements qui à la fois déstabilisent l'œil, la lecture, le sens mais qui donnent, par la projection qu'ils (les enjambements) imposent, une force de tenue au poème, tout entre équilibre et déséquilibre. Peut-être dans l'équilibre instable des mots.
Si vous vous confiez à FOR, vous partirez aux lieux sensibles de la mémoire, de l'enfance, des couleurs (magnifiquement instituées), de la poésie et du recommencement. Il y a, dans ce recueil, une obstination à dire et saisir qui n'est pas sans me rappeler Francis Ponge. Même si la langue poétique se saisit d'autre chose tout autrement, il y a entre les deux une sorte de désir d'épuisement de la genèse des images.
FOR m'a fait glisser dans l'articulation des mots aux mondes pour en donner la vibration.
En me lançant dans son dernier ouvrage, FOR, ma mémoire s'est trouvé sollicitée par ce parfum d'écriture, comme très récemment elle a pu l'être dans une ellipse olfactive fabuleuse. Traversant un jardin d'école maternelle, j'ai stoppé net au croisement de deux petites allées. Il faisait chaud, le soleil de midi tapait et une odeur a créé une sorte de court-circuit temporel et spatial qui a fait que durant une fraction de seconde je me suis trouvé, dans l'espace et le temps de ma mémoire en réalité, à la fois dans ce jardin et dans celui de mon enfance (comme l'on dit). L'odeur était là, exacte, corporelle.
Revenu de cet instant, j'ai cherché d'où cette odeur venait, mais autour de moi, rien de visuel n'a raccroché ma mémoire. Je me suis avancé, je suis revenu en arrière et par deux fois, l'odeur m'a saisi, là, à cet endroit précis du monde, sans pouvoir dire d'où elle émanait.
Ce trouble, d'une certaine façon, je l'ai ressenti en me laissant porter par la langue d'Emmanuel Laugier. FOR est un voyage qui au bout d'une dizaine de pages m'a reporté à cette lecture faite qui a laissé trace. FOR est un recueil vertébral plus que cérébral même si la mémoire y est un espace d'exploration privilégié. Ce recueil sans sommaire (mais traversé par la somme, le somme et le sommeil) déroule ses articulations par enjambements qui à la fois déstabilisent l'œil, la lecture, le sens mais qui donnent, par la projection qu'ils (les enjambements) imposent, une force de tenue au poème, tout entre équilibre et déséquilibre. Peut-être dans l'équilibre instable des mots.
Si vous vous confiez à FOR, vous partirez aux lieux sensibles de la mémoire, de l'enfance, des couleurs (magnifiquement instituées), de la poésie et du recommencement. Il y a, dans ce recueil, une obstination à dire et saisir qui n'est pas sans me rappeler Francis Ponge. Même si la langue poétique se saisit d'autre chose tout autrement, il y a entre les deux une sorte de désir d'épuisement de la genèse des images.
FOR m'a fait glisser dans l'articulation des mots aux mondes pour en donner la vibration.
1 commentaire:
Demain c'est une belle fête pour toutes les mamans du monde ,
Pour toutes les mamans qui en valent le coup , lire , lire encore merci à vous pour la lecture
Enregistrer un commentaire